IA Québec: Le balado

Au terme de deux jours intenses au Rendez-vous IA Québec, événement phare co-organisé par l'Institut intelligence et données (IID) et Québec international, trois figures incontournables de la recherche en intelligence artificielle se retrouvent pour une discussion franche et complice. Hugo Larochelle (Mila), Aaron Courville (Ivado) et Christian Gagné (IID, Université Laval), trois directeurs scientifiques qui incarnent l'excellence québécoise en IA, acceptent de lever le voile sur un domaine qui fascine autant qu'il questionne. Cette conversation exclusive, une initiative conjointe de l’IID et du Conseil de l’innovation du Québec/IA Québec, nous plonge dans les coulisses d'un écosystème unique au monde.   De l'apprentissage automatique à l'IA agentique, qu'est-ce qui a vraiment changé? Ou encore, quelle est votre définition de l'AGI? C'est LA question qu'il ne faut apparemment jamais poser à des chercheurs en IA, à moins de vouloir les voir débattre pendant une demi-heure! Nos trois invités nous offrent pourtant une incursion privilégiée dans cet univers : la recherche fondamentale et ce qui distingue Mila, Ivado et l'IID; les enjeux de hardware et de souveraineté numérique; les termes galvaudés qui les font grincer des dents (« frontier models », AGI…); et même cette époque pas si lointaine où le mot « IA » était presque tabou dans leur communauté scientifique.   Mais au-delà des considérations techniques, c'est le rapport personnel de ces trois sommités québécoises à leur domaine qui se révèle ici. Se sentent-ils comme des rockstars? Leurs enfants s'assurent de les garder humbles. Ont-ils des regrets face à l'émergence de ChatGPT ailleurs qu'au Québec? Encourageraient-ils la prochaine génération à se lancer en IA? Entre souvenirs des débuts modestes du machine learning et réflexions sur l'avenir du travail, cette conversation authentique nous rappelle que derrière les avancées spectaculaires de l'intelligence artificielle, il y a d'abord des humains passionnés par leur sujet, bien avant que celui-ci ne devienne le phénomène qu'on connaît aujourd'hui. 

Dans cet épisode, Karine Gentelet, directrice scientifique à l’OBVIA, explique pourquoi l’IA n’est ni magique ni neutre. Avec elle, nous explorons ce que signifient concrètement les fractures numériques, l’accès inégal à Internet, les difficultés à comprendre l’information et les données mises en ligne qui sous ou sur représentent certains groupes.     Quand l’IA est entraînée sur des données biaisées, certaines communautés deviennent invisibles ou sont ciblées de façon disproportionnée, et les décisions automatisées peuvent discriminer des personnes bien réelles.    À partir de ses travaux avec des communautés autochtones, Karine montre aussi l’autre versant, celui où des organisations reprennent le contrôle sur leurs données et utilisent l’IA pour préserver les langues, documenter leur culture et créer des espaces de décision à leurs conditions.     L’épisode aborde la question de la responsabilité : que peuvent faire les PME, les municipalités ou les OBNL lorsqu'un système d’IA cause du tort ?   Vers qui se tourner, quels mécanismes de recours et quels audits mettre en place pour protéger à la fois les personnes touchées et les équipes qui développent ces outils ?  

Dans cet épisode, Xavier-Antoine Lalande, préfet de la MRC de la Rivière-du-Nord et maire de St-Colomban, explique comment une municipalité québécoise a adopté l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de vie des citoyens, renforcer ses services et mobiliser ses équipes.    Au micro d’Anne Nguyen, il relate comment l’IA a permis de réaffecter les talents vers des tâches plus utiles et plus valorisantes, tout en rendant les services aux citoyens plus efficaces. Cette approche d’adoption de l’IA au Québec répond aussi à la fracture numérique encore bien présente dans plusieurs villes et municipalités, en donnant aux employés et citoyens) les moyens de participer à la transformation.    Xavier-Antoine partage aussi comment la MRC de la Rivière-du-Nord a créé un centre de formation et d’innovation ancré dans les besoins de son territoire, un modèle à suivre pour les entreprises et organismes publics qui souhaitent accélérer leur transformation numérique. 

Vous croyez qu’adopter l’IA est trop coûteux ou trop complexe pour votre entreprise ? Détrompez-vous !  Dans cet épisode, Olivier Blais, co-fondateur et VP IA chez Moov AI, partage sa perspective sur la façon dont l’intelligence artificielle s’intègre pour valoriser les données déjà présentes dans les organisations, et devenir accessible à toutes les PME.  À travers des exemples parlants, comme l’optimisation des commandes par la chaîne de supermarchés Métro et la gestion de contenus chez Ricardo Média, Olivier montre comment l’IA peut s’intégrer dans le quotidien des organisations sans infrastructures complexes ni budgets colossaux. Il partage aussi les grandes étapes de son parcours atypique, dont l’acquisition récente de Moov AI par le Groupe Publicis, et les apprentissages clés qu’il en tire.  Un épisode essentiel pour les dirigeants d’entreprises qui souhaitent comprendre comment les données (bien exploitées) peuvent renforcer la prise de décision et déclencher une dynamique d’intelligence collective au sein des équipes.

Et si l'IA n'était pas qu'une solution technologique, mais plutôt un projet de société? ️ Valentine Goddard est avocate, artiste et PDG de AI Impact Alliance. Dans cet épisode, nous parlons avec elle des angles morts de l'IA : biais sexistes et raciaux, dépendance technologique, perte de contrôle des données et absence de politiques internes dans plusieurs entreprises.      Aux côtés d’Anne Nguyen et de Luc Sirois, Valentine aborde des situations réelles, soulève des signaux d’alerte et propose des réponses tangibles comme le développement de modèles d’IA souverains ou des solutions locales de gestion des données .  Un appel à l’action pour les dirigeants, citoyens et créateurs qui souhaitent éviter les pièges de l’IA grâce a la mise en place de politiques d’entreprise solides, de mécanismes de protection et de projets au service du bien commun.  Un épisode pour toutes celles et ceux qui veulent garder la maîtrise de leur transformation numérique, sans sacrifier leurs valeurs.