Powered by RND
PodcastsLignes de défense

Lignes de défense

Lignes de défense
Latest episode

Available Episodes

5 of 44
  • Mur anti-drones: l'Union européenne veut aller vite
    Après les incursions de drones au Danemark, mais aussi en Allemagne, les Européens cherchent la parade, et le mur anti-drones était au menu des discussions des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne réunis cette semaine au Danemark. Pour aller vite, et disposer d'ici un an d'un système de détection efficace, les Européens veulent apprendre de l’Ukraine. L’Ukraine, devenue experte en matière de drones, veut monter à bord du projet européen et elle partage dès aujourd’hui son expérience. À la lumière de l’expérience ukrainienne, un mur anti-drones se bâtit sur une bonne détection, rappelle l’expert aéronautique Xavier Tytelman : « Ce qu'on appelle le mur anti-drone, en réalité, c'est une accumulation de technologies à la fois pour détecter les drones qui vont arriver avec des radars de basse altitude, mais surtout avec des capteurs acoustiques tels que les Ukrainiens les ont développés avec beaucoup d'efficacité. Et ensuite, il y a toute la question des effecteurs, c'est-à-dire comment les détruire. En Ukraine, je ne veux pas dire que c'est facile, mais on peut se permettre de les détruire en tirant dessus, en entrant en collision avec des drones anti-drones. Mais nous, on ne peut pas forcément se permettre de faire ça au-dessus de zones habitées. » À lire aussiUkraine: des dizaines de blessés dans la gare de Chostka, après une attaque de drones russes 16 000 micros pour entendre arriver les drones russes Pour stopper une incursion de drones, il faut avoir un coup d’avance. La détection acoustique rapide et précise permet de déterminer le type d’engin auquel on est confronté. Kiev a déployé plus de 16 000 micros sur son territoire, une solution qui intéresse le général Olivier Poncet, chef d’état-major du Commandement de la défense aérienne de l’armée de l’air française : « Il y a différents dispositifs de détection ; il y a des radars classiques, il y a des radars de type passif ou autres. Mais bien évidemment, la détection acoustique, c'est une voie très intéressante et sur laquelle on travaille. Vous parlez du système Sky Fortress des Ukrainiens, c'est quelque chose qui nous intéresse fortement et qu'on pourrait tout à fait imaginer, bien évidemment chez nous. » « Nous avons toute amplitude pour détruire un drone » La neutralisation des drones sur des zones habitées soulève des questions complexes d’ordres techniques, mais aussi légales. Un mur anti-drones européen nécessite d’harmoniser les règles d’engagement. Dans l’espace aérien français, pointe le général Poncet, l’interception d’objets volant, par exemple, est à la main de l’armée de l’Air. « Nous avons toute amplitude pour détruire un drone comme nous l'avons vis-à-vis d'autres aéronefs, dès lors qu'ils représentent une menace caractérisée et suffisamment imminente ou importante par rapport aux sites qui seraient menacés. Oui, aujourd'hui, nous avons juridiquement et nous nous sommes organisés dans notre chaîne de décision pour pouvoir détruire les drones s'il le faut. » À lire aussiDrones russes en Pologne: «Un important changement de donne géopolitique», selon l'ex-ambassadrice de France à l'Otan Reste que les capacités d’interceptions, sont souvent lourdes et coûteuses. Il est nécessaire de disposer d’alternatives aux traditionnels missiles, comme le laser : « Oui, le laser, c'est quelque chose qu'on possède déjà et qui a des gros avantages, poursuit Olivier Poncet. Le laser permet un ciblage très précis de la partie d'un drone. On l'a déjà mis en œuvre pendant les Jeux olympiques. On travaille à améliorer sa portée typiquement, et puis on travaille aussi à l'intégrer au mieux dans notre système de commandement et de conduite, pour en faire un effecteur comme un autre. Parce qu'aujourd'hui, on travaille aussi beaucoup sur du brouillage. Ça, c'est quelque chose de très intéressant. Les armes à énergie dirigée au sens bien plus large. Nous avons donc à disposition des moyens multicouches : les gros drones sont pris en compte par nos chasseurs qui sont en alerte 24 heures sur 24. Et puis les moyens que nous avons spécifiquement dédiés à la lutte contre les petits drones, là, ce sont des systèmes complets, des systèmes souverains avec des détections autonomes du style Milad, Parade, Basalt et autres. » Drones anti-drones munis de filets, de brouilleurs, ou drones percutants, les solutions sont nombreuses et l’écosystème industriel bouillonne. Mais cela a un coût. Plusieurs milliards d’euros pour pouvoir disposer d’ici un an d’un système de détection, puis d’un système complet soit un mur anti-drones, estime la Commission européenne. À lire aussiLes drones dans la guerre du XXIè siècle
    --------  
  • L’armée de terre engage une robotisation massive de ses forces
    Jeudi 25 septembre, l’armée de terre française a présenté ses objectifs pour les mois et années à venir. À la lumière des combats en Ukraine, elle se prépare à un champ de bataille plus contesté, plus étendu et plus transparent, où robots et drones seront omniprésents. Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre s’appuie sur les chiffres : chaque jour, sur le front ukrainien, 1 500 soldats russes sont mis hors de combat, dit-il. Une attrition vertigineuse qui ne serait pas supportable pour l’armée française. Sur le champ de bataille, les machines seront donc bientôt dédiées à subir les chocs les plus rudes, analyse le général Bruno Baratz en charge du commandement du combat futur.  « Le champ de bataille de demain ressemble curieusement à celui d'aujourd'hui, mais avec plus de robotisation et de "dronisation". L'augmentation de la transparence du champ de bataille, rendue possible par la multiplication des capteurs spatiaux, acoustiques, terrestres et avec l'exploitation de ces données par l'intelligence artificielle, crée une forme de transparence du champ de bataille, explique-t-il. On voit bien que c'est un univers qui est devenu très hostile pour la présence des soldats et des êtres humains, et qu'on arrive à compenser cela aujourd'hui par plus de robots, ce qui amènera un peu de masse et surtout protègera beaucoup plus nos hommes ». Deux capacités ont été rapidement développées pour durcir les forces : le canon antidrones Proteus et le Mepac, un mortier embarqué et non plus tracté, qui démultiplie la puissance de feu des unités d’infanterie, précise le général Schill : « S'agissant des Mepac, c'est-à-dire ce mortier de 120 mm embarqué à bord d'un Griffon [véhicule blindé médian - NDLR], nous en avons commandé 54. Les premiers arrivent. Ils ont été déployés au sein du troisième régiment d'artillerie de marine à Canjuers. Mon objectif est que tout début 2026, je sois en mesure de déployer en opération une première unité avec ces mortiers. S'agissant du Proteus, c'est-à-dire ce canon de 20 mm auquel nous avons adjoint une couche d'intelligence artificielle de façon à pouvoir lutter contre les drones, les premiers sont déjà déployés dans l'armée de terre, au sein notamment du 35ème régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. On va monter l'an prochain à un volume d’une cinquantaine de canons. Ils peuvent être déployés en opération dès aujourd'hui, si c'était nécessaire ». À lire aussiAu Salon des forces spéciales, les drones militaires s'imposent pour tous types de missions « Il faudrait 77 000 opérateurs de drones » La robotique terrestre fait son apparition : Pandragon, une première unité, composée de 20 robots d’abord utilisés pour les taches logistiques, sera opérationnelle à l’été 2026. Un escadron de drones va également voir le jour. La doctrine d’emploi s’écrit maintenant, les drones d’attaque vont venir compléter la traditionnelle artillerie et donner de l’allonge aux troupes au sol, insiste Bruno Baratz : « L'objectif pour nous, c'est d'éviter que l'ennemi se concentre sur la zone de front et donc d'être en mesure de le frapper le plus loin possible et d'éviter justement les concentrations de force à proximité de nos brigades, de façon à leur faciliter la manœuvre. La tendance générale, c'est bien le développement de ces feux dans la profondeur, même pour une unité d'infanterie qui ira tirer au-delà des vues directes. On voit arriver les munitions téléopérées, ces drones qui sont capables d'amener des charges à différentes distances et qui vont venir compléter finalement le travail de l'artillerie. » Il faut désormais des soldats, à la fois plus durcis et plus innovants, martèle le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill : « Nous devons recruter une partie de nos soldats ou de nos cadres dans ces nouvelles techniques, de manière à avoir des soldats pour le brouillage, pour l'emploi des drones, pour l'emploi des communications. La montée en technique de l'armée de terre est une réalité. J'ai 77 000 soldats dans la force opérationnelle terrestre, donc il me faudrait 77 000 opérateurs de drones, chacun dans son domaine. » L’armée de terre vit une révolution, avec l’usage illimité des drones et de la robotique, elle est en passe de devenir une armée de combattants techniciens. À lire aussiLes robots sur le champ de bataille
    --------  
  • La défense sol-air française sous haute tension
    L’exercice Saphir a débuté le 8 septembre 2025 sur la base aérienne 702 d’Avord dans le centre de la France. Objectif : mettre la défense sol-air sous pression. Les équipes n’avaient que dix jours pour mettre en ordre de marche le maximum de batteries de missiles prêtes à défendre l’espace aérien ; reportage sur la base d’Avord qui abrite l’escadre de la défense sol-air.
    --------  
  • Zapad-2025: entre Russie et Biélorussie, un exercice militaire conjoint scruté de près par les Occidentaux
    Vendredi 12 septembre a débuté l’exercice Zapad-25, démonstration de force de la Russie et de son proche allié Biélorusse. Cette manœuvre majeure de l’armée russe se déroule tous les quatre ans, mais il intervient cette fois dans un contexte particulièrement tendu après l’incursion d’un raid massif de drones dans l’espace aérien polonais. Il sera par conséquent scruté de près par les militaires occidentaux. L'opération spéciale en Ukraine n'y change rien : Zapad est au rendez-vous, avec la précision d’un métronome. 30 000 soldats sur le papier, on est loin des 100 000 soldats déployés par le passé, guerre en Ukraine oblige. Cette fois l'exercice se déroule en Biélorussie. Il faudra donc regarder de près l’articulation entre armée russe et biélorusse pointe Vincent Tourret chercheur à l’Université de Montréal. « C'est d'abord le renforcement ou non de l'alliance avec la Biélorussie. À quel point les deux pays réussissent à rapprocher leurs deux outils de défense. Le message que ces deux pays envoient au reste de l'Europe. Cela permet de nous indiquer un peu les modes d'opération que russes et biélorusses envisagent, comment ils se préparent. C'est un signalement ». Scénario retenu : une attaque de l'Otan Le scénario retenu c'est l'attaque par l'Otan de ce pays satellite. Ainsi, la Russie entretien le mythe d'une invasion venue de l'Ouest. Et sur le plan purement militaire, l’exercice peut être riche d'enseignements, sur les modes opératoires que l’armée russe cherche à réinvestir. « Est-ce qu'elle va réintroduire, par exemple, des modes opératoires basés sur des hélicoptères ? Depuis qu'elle a raté son assaut sur l'aéroport d' Hostomel au début du conflit (bataille de l'aéroport d'Hostomel 24 et 25 février 2022), c'est plutôt un mode opératoire qui a complètement disparu. Ensuite, c'est le déploiement de son système de frappes. Comment ces frappes seront articulées ? Quel est le ratio qu'ils vont établir entre missiles et drones ? Mais aussi, est-ce que cette artillerie sera mieux intégrée avec les forces au sol ? Clairement, on pourrait avoir en fait un scénario de comment envahir les pays baltes. C'est ce qui est intéressant à regarder », explique Vincent Tourret. Une dimension nucléaire La dimension nucléaire sera également observée. Depuis deux ans Moscou a déployé des têtes nucléaires en Biélorussie, l’exercice Zapad devrait y faire référence. Car c'est l'opportunité pour l'armée russe de crédibiliser l'épaulement qu'elle a théorisé entre les armes nucléaires tactiques et les forces conventionnelles sur un théâtre européen, souligne Thibault Fouillet de la fondation pour la recherche stratégique : « Forcément. Oui, c'est un exercice qui envisage bien un affrontement en Europe, donc on comprend très bien vers qui il est porté : vers l'Otan. Un affrontement majeur en Europe, qui serait forcément porté sous ombre nucléaire puisque déjà l'Ukraine a eu de forts signalements stratégiques nucléaires, que ce soit pour dissuader les Européens, mais même dans le dialogue vis-à-vis de l'Ukraine, pour éviter l'escalade, pour éviter certaines choses. Donc forcément, un exercice qui cette fois postule à un affrontement contre des États dotés, aura une dimension stratégique nucléaire. Quand on regarde déjà les exercices post 2014 qui avaient tant inquiété les Occidentaux avec les scénarios des pays baltes qui tombent en 72 heures, vous aviez déjà une très forte dimension nucléaire. Donc fondamentalement, c'est plus une continuité qu'une surprise. Ce serait plutôt une surprise si on n'avait aucun signalement stratégique nucléaire plutôt que d'en avoir ». Moscou annonce la présence de 26 pays partenaires, ce n'est pas sans rappeler les 26 pays de la coalition des volontaires en soutien à l'Ukraine, car Zapad c'est aussi un exercice de communication. Mais le contexte de guerre en Ukraine et de tensions avec l'Otan, lui donne cette année une gravité particulière. À lire aussiOuverture des Zapad, ces manœuvres militaires russes tournées vers l’Occident
    --------  
  • Avec le Flamingo, Kiev frappe à 3 000 km et vise l’économie russe
    Après les discussions jeudi 4 septembre avec les membres de la coalition des volontaires, le président français Emmanuel Macron a affirmé que 26 pays étaient prêts à assurer des garanties de sécurité à l’Ukraine. Premier pilier de ces garanties de sécurité : apporter à Kiev une aide militaire massive et durable, mais Kiev entend également développer ses propres armements stratégiques, et c’est le cas avec le missile de croisière Flamingo, testé avec succès cet été. « Flamingo » car les missiles FP5 testés il y a quelques semaines avaient tout simplement une livrée rosée. Le Flamingo c’est une bête de combat et il est aujourd’hui opérationnel, pointe l’expert aéronautique Xavier Tytelman : « C'est un missile qui va porter à 3 000 km avec une tonne de charge utile. C'est dix fois plus loin et deux fois plus lourd, par exemple, que le missile scalp qui a été fourni par la France. L’autre avantage, c'est qu'il est tiré depuis le sol. Il n'est pas nécessaire d'avoir un avion de chasse qui va se mettre en danger en se rapprochant de la ligne de front. Là, c'est simplement un camion qui va être au sol, donc beaucoup plus difficile à intercepter, à détecter pour les Russes. » Produit par l’entreprise Fire point, le FP5 Flamingo est le fruit d’une collaboration avec l’industriel britannique Milanion. Aux yeux d’Elie Tenenbaum, directeur de recherche à l'Institut français de relations internationales (Ifri), c’est une étape clé pour accéder à une certaine autonomie stratégique. « Cela illustre d'abord le dynamisme de l'industrie de défense ukrainienne, sa capacité d'innovation, de montée en gamme dans une logique de juste suffisance capacitaire. Ça illustre aussi le besoin ukrainien d'une certaine autonomie en matière de frappe dans la profondeur. On se souvient que les Américains avaient à plusieurs reprises bloqué les frappes contre le territoire russe, avec un système de contrôle à l'usage sur les armements qui leur avait été délivré. Non seulement les missiles de facture américaine, mais même certains matériels de facture européenne qui pouvaient inclure des composants américains et donc une volonté de gagner en souveraineté là-dessus. » Une arme pour frapper l’industrie russe L’objectif attribué à ce missile Flamingo : des cibles plutôt étendues, comme des sites industriels, des raffineries, car la précision précise Xavier Tytelman, ce n’est pas le point fort du Flamingo : « En termes de précision, a priori, il n'est pas aussi efficace qu'un missile occidental, mais on ne lui demande pas la même chose. Un missile avec grande précision, c'est nécessaire pour taper sur un bunker ou sur un véhicule quand on va être en ville. Mais là, pour un missile qui va avoir une tonne de charge utile, on est capable de détruire une usine. Et finalement, quand on tape sur une infrastructure assez large comme des dépôts de carburant ou des dépôts de munitions, si on est 50 mètres à droite ou à gauche, logiquement, on va toucher son objectif. » Un « game changer » ? Un seul équipement ne permet jamais de modifier complétement le cours d’un conflit. Ce missile peut-il néanmoins changer le cours de la guerre ? Si le Flamingo n’est pas l’arme magique, c’est en tout cas un atout de taille, insiste Xavier Tytelman :  « Aujourd'hui, il y a déjà un Flamingo produit par jour. En mois d'octobre, ça doit être sept par jour. Ça veut dire que peut être potentiellement, il aurait la possibilité de détruire chaque jour soit une usine importante, soit une raffinerie de carburant sur la très, très grande profondeur russe. Et ça, réellement, c'est ce qui doit permettre d'obtenir l'effondrement économique de la Russie. Ça peut contraindre Poutine à accepter une négociation pour une vraie paix. » Le président français Emmanuel Macron soutient que l'une des garanties de sécurité pour l'Ukraine sera une armée ukrainienne assez « robuste » pour empêcher une éventuelle nouvelle attaque de Moscou. Le Flamingo pourrait bien y contribuer. À lire aussiFrappes de drones et tirs de missiles: la Russie et l'Ukraine en pleine escalade
    --------  

About Lignes de défense

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
Podcast website
Social
v7.23.9 | © 2007-2025 radio.de GmbH
Generated: 10/7/2025 - 5:30:07 PM